hJEAN PIEL : LES DEFIS QUE LA COREE DOIT ENCORE RELEVER
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[ 12 ] L'avenir de la Corée
Précédemment, nous avons posé un certain nombre de question quant aux choix de la nouvelle génération sur la démocratie, les problèmes sociaux, etc... Des réponses qui seront apportées dépend donc le visage à venir de la Péninsule.

Il existe en fait deux écoles de pensée chez les sociologues, les économistes, les professeurs de sciences politiques qui suivent ce sujet.

Une première école pensent que la nouvelle génération va favoriser des changements sociaux radicaux. Professeur d'économie àl'université Yonsei, Park Tae-Kyu parle dans l'un de ses ouvrages d'une génération morale, c'est-à-dire exigeante dans ses revendications. Elle ne réclame pas la démocratisation en général, mais la lutte contre la corruption des hommes politiques; elle ne souhaite pas une amélioration de la qualité de la vie de façon vague, mais lutte pour l'environnement et la défense des plus pauvres. Et ainsi de suite.... Si l'on en croit cette première école, la Corée connaîtra dans la prochaine décennie des changements sociaux majeurs, vers plus d'ouverture et de tolérance.


Mais une autre école conteste complètement cette analyse. Cette seconde école estime que les jeunes font avant tout confiance à leur famille pour la poursuite des valeurs et de la culture. Le monde extérieur aurait peu d'influence sur eux. Les jeunes semblent contestataires. Mais dès que les années passent, ils reviennent vers le mode social dominant. L'exemple en est donné par ceux qui ont violemment manifesté pour la démocratie en 1987 lorsqu'ils étaient étudiants, et aujourd'hui sont cadres chez Samsung ou Hyundai, et n'imaginent pas contester l'ordre établi. L'avenir nous dira laquelle de ces deux écoles a vu juste.


Jean Piel est l'auteur du Livre Corée, tempête au pays du matin calme, éditions Philippe Picquier. Vous y trouverez de nombreux développements et détails d'idées entrevues dans la conférence.